dimanche 16 janvier 2011

Faut pas nous prendre pour des truffes !

Imaginez … Vous êtes «représentant de commerce » dans une petite entreprise.
Votre employeur vous verse toutes les nuits votre salaire quotidien, soit 50€ qu'il dépose dans une boite sur votre bureau. La journée sur la route à prospecter et à démarcher, vous ne passez à votre bureau que pour récupérer votre salaire.
Comme votre bureau est à une vingtaine de kilomètres de votre domicile, vous avez pris l'habitude de récupérer votre salaire en fin de semaine : les 250€ sont sur votre bureau.

Tout se passe ainsi depuis des années. Vous passez vos journées sur les routes et cette visite hebdomadaire au bureau est finalement plutôt agréable.

Mais un « beau » jour, vous ne trouvez que 200 € dans la boite. Vous alertez votre patron qui vous assure avoir bien déposé les 50€ quotidien. D'ailleurs, différents indices écartent la piste du patron ou du collègue indélicat. Quelques semaines plus tard à nouveau une ponction, cette fois-ci, il ne vous reste que 100€.
Vous portez plainte à la gendarmerie qui prend bonne note du larcin …

Mais malgré cela, au fil des semaines les ponctions se font plus régulières. Une semaine, même, vous passez et il n'y a rien à récupérer ! Vous retournez à nouveau chez les gendarmes qui se montrent compréhensifs et se proposent de faire une tournée de temps en temps devant votre bureau.
Hélas, cela ne règle rien. Les ponctions sont maintenant quasi systématiques et le plus souvent il n'y a rien à récupérer dans la boite. A la maison, l'ambiance a bien changé, surtout les soirs où vous rentrez les poches vides ...

Vous décidez donc de venir deux ou trois fois par semaine récupérer votre salaire. Mais cela vous occasionne un détours, des journées plus longues et des frais supplémentaires que votre employeur ne prend pas en charge. Ainsi, lorsque le voleur passera, il n'y aura que 100 ou 150 € maximum à emporter.

Au début, vous avez pu ainsi limiter les dégâts, mais le voleur s'est adapté, il rapproche lui aussi ses visites... C'est donc tous les jours désormais que vous venez récupérer votre salaire. Cette fois-ci le voleur ne pourra prendre que 50€ à chaque passage. Mais malgré cela, bien souvent vous rentrerez bredouille à la maison.

Excédé, vous décidez de passer la nuit à surveiller votre bureau. Vous vous postez à proximité dans le froid pour guetter le voleur et vous attendez des heures durant …

Ce voleur est discret et malin mais un jour, vous le surprenez la main dans le sac et vous l'interpellez . Celui-ci prétend être passé là par hasard. Vous voulez le conduire à la gendarmerie, c'est alors qu'il sort une arme, vous menace de représailles contre vous et votre famille si vous portez plainte.

Vous avez entendu dire qu'un collègue est arrivé à attraper son voleur en flagrant délit et l'a amené à la gendarmerie. Il est établi que le voleur n'avait pas de voiture qui aurait pu signaler sa présence. Un talkie-walkie lui permettait d'appeler un complice motorisé qui venait le récupérer à l'écart des bureaux une fois ses larcins commis … A la gendarmerie, on a trouvé sur lui des billets provenant de différents bureaux. Le soir même, le voleur, sévèrement réprimandé, était libre … le complice motorisé, qui n'a jamais été mis en cause, est l'organisateur : il « lâche » à plusieurs centaines de mètres 3 ou 4 voleurs habillés de noir et qui vont dépouiller les boites des employés dans les bureaux. Un appel talkie-walkie et les voleurs sont récupérés en zone sûre.

Il n'y a rien d'autre à faire que d'accepter que la moitié de votre salaire soit prélevé par une bande de malfrats bien organisée.

Vous avez maintenant peur d'aller au bureau et pourtant il faut y aller tous les jours pour un demi salaire. Mais que faire ?

Dernièrement, on vous a dit qu'un collègue excédé a décidé de faire le guet avec son fusil chargé …